Le Mal des Ardents
Le Mal des Ardents se caractérisait par des troubles
hallucinatoires, des convulsions et, dans les cas graves,
une gangrène des extrémités.
Au XVIIème siècle, on découvrit que le Mal des Ardents était
provoqué par l’ergot de seigle, sorte de champignon
contenant des alcaloïdes qui contaminaient la farine et
provoquaient la constriction des vaisseaux, empêchant
le sang d’y circuler. On donna le nom d’ergotisme
à cette maladie.
Au sud-ouest du village, en direction de Samadet, sur la rive droite du Gabas, il existe un bâtiment agricole avec une fenêtre ogivale, des contreforts, des départs de voûtes à l’étage. Il s’agit des vestiges de la commanderie générale de St Antoine de Goloni (ou Golony) qui comprenait chapelle, maison des Frères et hôpital.
Cet hôpital, confié aux frères de St Antoine aurait été fondé vers 1200. On y soignait et assistait les malades atteints du « Mal des Ardents » ou « Feu de St Antoine ». Le nombre de malades augmentant, des hôpitaux dépendant de Saint Antoine de Golony furent créés dans les environs comme Balasin près de Sarraziet, Flaron à Grenade, Ste Suzanne en Malaussanne... Goloni était donc une Commanderie Générale dirigée par un Commandeur nommé par la maison mère de St Antoine du Viennois près de Grenoble.
Après 1500, le Mal des Ardents devint plus rare puisque on fit le lien entre les épidémies et l’utilisation de la farine de seigle.
Lors des guerres de religion, en 1569, les troupes protestantes menées par le vicomte de Moncla vinrent brûler et dévaster église, hôpital et maison des religieux. Livres, documents, joyaux furent emportés. Deux frères Antonins furent massacrés : Bernard Magi et Pierre de Bascons. Les rescapés se seraient installés à Samadet.
Vers 1595, un nouveau Commandeur, Alexandre Thomé, fut nommé et chargé de restaurer l’église et l’hôpital. Il resta à Goloni jusqu’en 1617. Mais les biens périclitaient, les anciens malades s’appropriaient terres et maisons. Goloni, ayant perdu ses commanderies dépendantes, devint « le prieuré de St Antoine ».
En 1778, l’Ordre de Malte en prit possession puis, suite à la Révolution, les biens de Goloni devenus biens nationaux furent vendus aux enchères. L’ancienne commanderie fut achetée par Darricau Antoine, maison Nautonne à Samadet.
