L'école payante
Les parents versaient une contribution
financière mensuelle. En 1852, le tarif était de
50 centimes pour un enfant n’écrivant pas et
1Fr pour un enfant écrivant. Certains élèves
pouvaient être accueillis gratuitement, la liste
était dressée par le conseil municipal.
A cette époque- là, existait aussi une école de
filles installée dans une maison louée par la
municipalité ; cet établissement étant facultatif
dans les petits villages, les charges étaient
entièrement assumées par la commune
conformément à la loi.
Début 1840, l'instituteur Guillaume Barate, exerçait dans une vieille maison du village. Or, en 1835, une ordonnance royale de Louis Philippe avait autorisé la commune « à acquérir de la dame Pardaillan moyennant le prix de 2000 francs une maison avec dépendances pour servir à l’établissement d’une maison d’école ». Pourtant, ce fut un desservant religieux qui fut logé dans la maison récemment acquise qui redevint donc presbytère (il s'agissait de l'actuelle mairie) !
Guillaume Barate prit sa plume et écrivit au préfet pour dénoncer la situation locale. Suite à ce courrier, la commune dut acheter une autre maison afin d’y loger le curé. En 1840, la commune de Bats décida d’acquérir une maison du bourg avec cour et jardin appartenant aux sœurs Proères. Ce bâtiment, après quelques péripéties, allait accueillir l’école publique de garçons. La maison comprenait salle de classe et logement de l’enseignant.
Mais la maison d’école n’était pas en trop bon état ! En 1876, l’instituteur, M. Limonaire, cessa la classe, jugeant le bâtiment trop dangereux. Il fut même soutenu par le curé de l’époque, l’abbé Lalanne, qui écrivit au préfet : « Je viens signaler à votre attention l’état vraiment dangereux dans lequel se trouve la maison d’école de la commune de Bats…Les murs de cette maison sont profondément lézardés et laissent passer la lumière en plusieurs endroits ; plusieurs encoignures se sont effondrées et les cloisons intérieures sont tellement chancelantes qu’elles ne pourraient résister au moindre choc… Les murs extérieurs s’écartent peu à peu et sont près de laisser échapper les poutres qui soutiennent la toiture. Cette circonstance est on ne peut plus grave et peut à chaque instant amener une catastrophe qui plongerait dans le deuil et la désolation la plupart des familles de Bats… Vous trouverez peut-être, Monsieur le préfet, ma démarche indiscrète attendu que je m’occupe d’une affaire qui n’est pas de ma compétence. Je vous dirai, Monsieur le préfet, que personne à Bats n’est en état de vous renseigner parce que les plus instruits savent à peine écrire leur nom…Monsieur l’inspecteur a déjà adressé une plainte à ce sujet. Dans une toute récente tournée il n’a pénétré qu’avec appréhension dans la maison d’école parce que, a-t-il dit, elle est un vrai prodige d’équilibre …. »
L’école fut alors transférée dans un local loué par la commune à un particulier, au Placiat, mais le propriétaire avait bien du mal à se faire payer. Un projet de construction d’une nouvelle école sur l’emplacement de l’ancienne fut lancé en 1877. Barbe Lucien entrepreneur à Aubagnan fut retenu, l’architecte étant M. Bancons de Vielle. Le montant des travaux s’élevait à la somme de 8.288 F. La commune n’ayant pu réaliser la vente de biens communaux pour financer le projet dut recourir à une imposition extraordinaire de 20 centimes pendant 9 ans (3000 F impôt, 5288 F demandés à l’état). Le 1er corps de bâtiment, en bordure de route, abritait le logement de l’instituteur ; le 2ème corps, à l’arrière, abritait la salle de classe. Une réception provisoire des travaux eut lieu en mai 1882 et la réception définitive eut lieu en 1884.
En 1922, la commune acheta, pour 2500F, à Jean Baptiste Despons maire un terrain situé en face de l’école afin d’y installer préau, cour de récréation et toilettes. Il s’agit de l’actuelle place de l’école. Les enfants jouaient jusqu’alors sur la route.
En 1953, la commune acquit une parcelle de terrain appartenant à M. Bellocq pour la modique somme de 500F reversée à la caisse des écoles. L’école actuelle fut construite, en 1955, sur ce terrain. L’étage de l’ancienne maison d’école resta logement de l’instituteur jusque dans les années 1980. Le rez-de-chaussée abritait la mairie avant qu’elle soit transférée dans l’ancien presbytère.
Dans les années 1960, fut installée dans l’ancienne salle de classe l’une des premières télévisions du village. Les Batsois s’y retrouvaient pour regarder le film du dimanche après-midi ou autre émission de divertissement : Intervilles, La piste aux étoiles....
Aujourd’hui, deux loyers occupent l’ancien logement. La salle de classe devenue foyer rural fut restaurée en 1986